SOCIALISTES

ECHOS PRIMAIRES

Mercredi 16 mars 2011 à 8:50

Je ne suis toujours pas retourné au P.S, j'avais effectivement trop de travail. Je donnerais les dernières nouvelles sur les primaires ce week-end, le séisme au Japon a ralenti la politique, et monopolise à juste titre l'espace médiatique. Les événements en Lybie m'ont marqué, ils me font penser à mon pays en guerre.Ce n'était pas une guerre civile...mais bon..Et de toute façon, je suis étranger donc j'aimerais réagir aux propose de Marine Le Pen:







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"Je me suis réveillé dans ce pays mais je suis né dans le pays des mollahs. Je ne me souviens de rien, sauf peut-être, du voile obscur qui nous empêchait de dormir, la nuit, lorsque les avions de Sadam saignaient mon pays déjà meurtrie par des vendredi bien noirs. Des deux fous, l'un deux nous a détruit pour Dieu et, l'autre nous a fait trembler tous les soirs pour le fluide précieux qui bercent le tréfond de notre Terre.

Chaque soir à huit heures, les lumières de la ville laissaient place à l'obscurité du néant, les cris des voitures se transformaient en hurlements aggressifs de chasseurs, et la voix de ma mère finissait par me rendre sourd et aveugle. Les éléphants se cachent bien pour mourir; nous, nous fermons les yeux au dernier moment pour ne pas gacher la surprise, et si l'on survit, j'imagine bien que l'on devra encore fermer les yeux pour dormir.

Puis un jour, je me suis réveillé ailleurs, ici. Lumineuse, grandiose, et bruyante, Paris hurle également tous les premiers mercredi mais cette sirène n'est qu'un métronome pour une ville qui n'a toujours pas compris que chaque instant de vie, chaque jour, remporté sur l'obscurantisme est un pas de plus vers la liberté, eldorado de l'homme en guerre, et peut-être vestige d'un passé révolu. "

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Mardi 15 mars 2011 à 11:14

http://socialistes.cowblog.fr/images/60871317.jpgUne promesse autour de l'idée d'une liberté retrouvée dans un carrefour de Tunis, un espoir de voir le monde arabe, ou le monde musulman dans son ensemble, puisque nous somme chiites, ou sunnites, laïques ou croyants, fanatiques ou modérés, se libérer de la prison, des antagonismes dans lesquels il s'était enfermé.

Au lendemain de la chute du mur de Berlin, certains prédisaient l'émergence d'un monde homogène voué au libéralisme et l'exportation d'un modèle de démocratie à l'occidentale qui, malgré quelques temps d'arrêt important, a su montrer son efficacité à garantir des droits universels que l'on dit inaliénables. L'autodafé du livre de Salman Rushdie, "les versets sataniques", dans une banlieue londonienne d'abord, puis la fatwa de l'Etat islamique qui s'abattait sur l'artiste culotté marqua une nouvelle ligne de clivage dans le monde. Gilles Kepel, dans son ouvrage, "à l'Ouest d'Allah" sur les populations dîtes "musulmanes" immigrés, et dans son livre "jihad, expansion et déclin de l'islamisme", a su prouvé que à l'intérieur des pays développés comme dans les pays du monde musulman, l'islam est devenu bien plus qu'une religion mais une revendication identitaire, une manière de s'opposer directement au modèle offert par les occidentaux. De "Fard", premier gourou de ce qui deviendra la "nation de l'Islam" à Farrakhan, les populations immigrés se retournent vers l'Islam fatigué de perdre dans le grand jeu des nations le dénominateur commun à leur culture. En France, les mouvements algériens du début des années 1990 témoignent de l'islamisation des immigrés que Pierre Mauroy avait qualifié en 1982 de "pantins au service de la République islamique". Les émeutes de 2005 permettent de relativiser l'idée selon laquelle les descendants des premiers immigrés seraient sur la voie de l'islamisation, les jeunes criaient "Mort à la Police" avant de crier "Allah Akbar". Vue de l'intérieur, l'islam fédère même si il n'est pas généralisé mais il suscite de vives réactions. L' affaires Kheroua en France qui gravit les échelons administratifs du chef d'un établissement public jusqu'au Conseil d'Etat pour devenir un cas d'école du principe de laïcité fut la première pierre sur laquelle s'est bâti l'idée d'une République laïque ou la religion serait strictement cantonné au cadre privé. Les lois se succédèrent enfin pour aboutir à l'interdiction de la burqa, loi d'inspiration républicaine mais qui ne s'appliquerait qu'à 300 personnes, et jusqu'à ce qu'un parti ouvertement fasciste ne se fasse sous les traits de sa jeanne d'Arc un peu enrobée, le porte parole de la laïcité. Sarkozy a perdu son pari, renvoyé sur le terrain de la laïcité au rang de gestionnaire utile, il laisse l'héritage français à un front national qui a même osé prononcer le mot de République après celui de préférence nationale.

Sur le plan international, les guerres en Irak et Afghanistan, malgré la sauvagerie et la barbarie des régimes en place, vue de la télévision occidentale, a accentué cette méfiance vis à vis de l'Islam, ou en tout cas de l'Islam politique. Les pays de l'alliance avait justifié leurs interventions armées, avec plus ou moins de justesse, sur la guerre au terrorisme islamique et la présence d'armes de destruction massive. Les images des exécutions dans les stades en Afghanistan étaient tellement insupportables, ces femmes masquées qui se baladaient comme des fantômes apeurées dans les villages afghan ont suscité tellement d'émotion que l'on en a oublié que le président Karzai sollicite déjà les talibans pour divers compromissions(LE Monde). Et d'ailleurs, Hamid Karzai ne serait-il pas déjà le seul rempart contre l'islamisme comme l'avait été Ben Ali avant lui. S.Hutington donne une vision un peu moins bipolaire du monde, mais il remarque bien que les civilisations ne s'opposent plus en fonction d'une idéologie mais en fonction de leur culture. La révolution tunisienne n'était ni de chez Allah ni de chez akbar, elle était porté par une jeunesse en proie à la pauvreté, aux crises qui ont traversées le pays. Les tunisiens sont musulmans mais ils ont prouvé que la révolte arabe pouvait se passer de la religion, et que la démocratie, la République n'est pas forcément islamique dans un pays musulman. Et peut-être, qu'il n'y a pas un modèle à exporter, peut être que la démocratie arabe repose sur d'autres fondements et que l'évangélisme démocratique comme le jihad islamique sont voués à l’échec.

Lundi 14 mars 2011 à 23:46

J'ai longtemps hésité à me rendre à cette réunion d'information sur les primaires du Partis socialiste. Au fond de moi, je crois que la dérive sécuritaire du gouvernement de Nicolas Sarkozy et notamment son discours à Grenoble et la montée en puissance du Front national ont joué un grand rôle. Reste que je suis un étranger pour quelques mois encore puisque j'attends ma naturalisation, et  même si il m'est assez facile de comprendre la réaction des français lorsqu'ils s'inquiètent pour leur sécurité, et même si il m'arrive de m'émouvoir devant les actes manifestement incivils  de certains de nos compatriotes étrangers ou français d'ailleurs, je connais le droit des codes comme la loi de la rue, et je sais qu'une règle a existé de tout temps et à toute époque : "la pauvreté dégénère toujours dans la violence".

Voilà donc samedi matin avec une demi-heure d'avance, je me rends au local de section du parti socialiste dans un arrondissement de  Paris. Je prends la peine de boire un café et de lire le "herald tribune", intéressant la presse libre mais toujours intéressée. L'exemple de "wikileaks" est frappant. Julian Assange est traité en France et aux Etats-Unis comme le petit mégalomane de base. La question de sa culpabilité dans le cadre de cette affaire d'agressions sexuelles ne se pose plus vraiment, la presse  a dévié de sa trajectoire pour s'intéresser à la personnalité de l'homme, présenté comme mégalomaniaque, puis s'est concentrée sur le système Assange lui même, la dernière perle médiatique a été diffusée sur arte dimanche dernier. Le local ouvre ses portes, on entre...

Au départ, quelques banalités sur la Lybie et le Japon, la compassion est unanime. Mais l'un d'entre nous fustige les ingérences de Nicolas Sarkozy en Lybie, il pense qu'il s'agit d'une politique  dépassée, dîte néocolonialiste. J'ai d'abord été très défavorable à cette thèse à cause du désatre humanitaire Lybien et des risques de génocide mais aujourd'hui je la comprends sans y adhérer. Le but d'une réunion en section est d'être à l'écoute des autres militants pour mesurer un peu la température et débattre. Avant que le formateur ne vienne nous dresser le programme des primaires, je m'arrête un moment et me dit que "la France ne peut pas jouer le rôle  de gendarme du monde" et que comme le disait Youssef Chahine : "la pensée a des aîles rien de ne peut l'arrêter",ni un mollah, ni Khadafi, ni Sarkozy.

Le formateur commence, je m'impatiente. J'avais prévu toute une série de questions pour débattre avec les militants mais apparement c'es un peu plus techniquie que je ne le  pensais, il s'agit d'une véritable formation. Un peu frustré, j'essais de réagir sur l'opportunité de la campagne des primaires, et je déclare très sérieusement que je doute de la motivation de citoyens. Les adhérents sont hilares, heureusement pour moi que le ridicule ne tue pas, d'ailleurs je serais mort le jour de ma première récitation de poésie. Voilà, donc le formateur nous a demandé d'informer les français sur les primaires du P.S. Et c'est ce que je vais faire toutes les semaines sur ce blog mais de l'intérieur. Je peux déjà vous dire que les primaires sont ouvertes à tout citoyen inscrit sur les listes électorales, aux étrangers militants du P.S, et à certains mineurs. Et elles auront lieu en octobre, les candidats se déclareront avant l'été. 

SI VOUS VOULEZ ADHERER AU P.S OU PARTICIPER AUX PRIMAIRES contactez moi

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